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bwv 227, Jesu, meine Freude
absolu musical, autorité intemporelle
Pour chœur de chambre et violoncelle — 14 - 20 interprètes
Durée : ~1h15.
— Jean-Sébastien Bach, Prélude de la suite pour violoncelle n°2 BWV 1008. 4’
— Jean-Sébastien Bach, Motet BWV 230 « Lobet den Herrn ». 7’
— Arvo Pärt, The Deer’s Cry. 4’
— Kaija Saariaho, Spins & Spells. 6’ (pour violoncelle seul)
— Georges Aperghis, Cinq Calme-Plats. 12’ (pour voix seules)
— Einojuhani Rautavaara, Ludus Verbalis. 4’
— Lucas Sonzogni, La Pesanteur de l'encre. 11’
— Jean-Sébastien Bach, Motet BWV 227 « Jesu, meine Freude ». 20'
Jean-Sébastien Bach était considéré comme un compositeur de tradition, maître d'un contrepoint archaïque qui disparaitra avec lui. Pourtant, Pierre Boulez, dès la création du Domaine Musical en 1954, posait Jean-Sébastien Bach en « référence » d’autorité musicale. N'est-il pas paradoxal que Bach, figure d'arrière-garde, deviennent un symbole d’idéal pour Boulez, grand général de l’avant-garde radicale du XXè siècle?
Pas du tout. Car l'innovation chez Bach réside dans le noyau même de son langage musical. Des chromatismes et des modulations d'une expressivité audacieuse qui anticipe le XIXè siècle, et une appétence pour le structurel et le symbolique qui résonnera jusqu'au XXè siècle. Bach reste l’apogée du style baroque, son bouquet final. Il est plus qu’avant-garde ou arrière-garde : il est un absolu hors du temps. Tout aussi intemporels, voix et violoncelle nous accompagnent à travers les âges. Ensemble, ils ne posent qu’une seule figure d’autorité musicale : la sensibilité de tous.
les sauvages
écouter notre regard
Pour sextuor vocal & violoncelle — 7 interprètes
Durée : ~35 mins ; extensible à 50 mins
— Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes, « Brillant Soleil ». 3’
— Lucas Sonzogni, Per un Cavalier. 6’ (pour chœur)
— Kaija Saariaho, Spins & Spells. 6’ (pour violoncelle seul)
— Lucas Sonzogni, Trois Petites Chansons dans le Sang. 12’ (pour chœur & violoncelle)
— Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes, « Forêts paisibles ». 4’
Extensions possibles :
— Claudio Monteverdi, Lamento d’Arianna. 15’
et/ou
— Lucas Sonzogni, La Pesanteur de l'encre. 11’ (pour chœur & violoncelle)
Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau – et particulièrement Forêts paisibles – est emblématique d’une certaine esthétique de l’exotisme qui, sous couvert d’ouverture, véhicule des représentations hiérarchisantes du monde. Un occident condescendant et normatif observe et juge une altérité indifférenciée et lointaine sans jamais être lui-même objet de regard critique.
La musique française d’hier nous aide à ouvrir les yeux sur l’impérialisme d’aujourd’hui. Notre rapport contemporain à l’altérité est-il si différent qu’autrefois ? Partout dans le monde des « Sauvages » meurent encore par milliers. À travers la musique et ses émerveillements, nous adressons ici une pensée profonde à toutes les victimes d’oppressions à qui nous dédions ce programme.